Calibans for the 1990s and 2000s: Shakespeare and Fantasy in the Age of "Professional Fan Fiction" and Integrative Fiction
Résumé
Postmodern fantasy writers are keen on turning the canon into material for sequels akin to fan fiction, or for crossovers involving superheroes, gods or pulp characters. Like everybody else, they relish the intricate symbolism of Shakespeare’s plays, but also their combination of thrilling supernatural themes and ironclad intellectual credit. Alan Moore focuses on Prospero in his crossover comics series "The League of Extraordinary Gentlemen", and Neil Gaiman’s comics story “The Tempest” (which closes his DC crossover series "Sandman") depicts Shakespeare at work (confining Caliban and the others in an embedded narrative). Some other, similar fantasy or science fiction works use "The Tempest" as an intertext but give Caliban a more significant role. Both Tad Williams’s novel "Caliban’s Hour" and Nigel Sellars’s story “The Confessions of Caliban” adopt his viewpoint, the former to craft a sequel in which he takes revenge on Prospero’s legacy, the second to rewrite the play in science fiction terms. As for Dan Simmons’s crossover novels "Ilium" and "Olympos", they depict an intergalactic and inter-dimensional war between heroes and gods from "The Illiad", also featuring Prospero, Ariel and Caliban. The comparative analysis of those works reveals how, building from a pre-existing tradition of conflicting interpretations of Caliban, a heated aesthetic and ideological discussion between works is perpetuated in today's fantasy fiction, mainly between partisans of Caliban-as-monster and those of Caliban-as-"wronged-native".
Les auteurs postmodernes de fiction fantastique et merveilleuse aiment à exploiter les intertextes canoniques pour bâtir des suites semblables à la fan fiction, ou pour élaborer d’incroyables rencontres entre personnages littéraires à la manière des cross-over du cinéma fantastique et des bandes dessinées super-héroïques. De tels auteurs se réclament volontiers de l’héritage shakespearien et sont particulièrement sensibles à l’omniprésence du surnaturel dans les œuvres du Barde, notamment dans The Tempest. Alan Moore donne ainsi un rôle significatif à Prospero dans les bandes dessinées The League of Extraordinary Gentlemen, tandis que "The Tempest," le récit de Neil Gaiman pour sa série de bandes dessinées Sandman, raconte l’écriture de la dernière pièce de Shakespeare et circonscrit donc Caliban et ses adversaires dans un récit enchâssé. D’autres œuvres fantastiques, merveilleuses ou de science-fiction donnent à Caliban un plus grand rôle dans leurs intrigues. Tad Williams et Nigel A. Sellars en font le narrateur de réécritures de The Tempest adoptant son point de vue, alors que Dan Simmons met en scène une guerre intergalactique et inter-dimensionnelle au cours de laquelle les personnages de The Tempest rencontrent ceux de L’Iliade. L’examen critique de ces œuvres mises en parallèle révèle comment, à partir d’une tradition préexistante d’interprétations contradictoires de Caliban, un dialogue conflictuel, esthétique et idéologique, se perpétue dans la fiction fantastique et merveilleuse, notamment entre les partisans de Caliban-le-monstre et ceux de Caliban-l’indigène-injustement-maltraité-par-le-colonialiste-Prospero.
Mots clés
Literature
Shakespeare
Comics Studies
Ideology
Comics
Intertextuality
Postmodernism
Fantasy Literature
Novel
Comics and Graphic Novels
Neil Gaiman
Short story
Alan Moore
Rewriting
The Tempest
Fantasy
Caliban
Dan Simmons
Postmodern Fantasy
Integrative Fiction
"Professional Fan Fiction"
Nigel A. Sellars
Tad Williams
Postcolonialism
Littérature
Shakespeare
Étude de la bande dessinée
Idéologie
Bande dessinée
Intertextualité
Postmodernisme
Littérature fantastique et merveilleuse
Roman
Bande dessinée et romans graphiques
Neil Gaiman
Nouvelle
The Tempest
Postcolonialisme
Alan Moore
Réécriture
Fantasy
Caliban
Dan Simmons
Fantastique et merveilleux postmodernes
Fiction composite
"Fiction de fan professionnelle"
Nigel A. Sellars
Tad Williams