Un ensemble controversé de bijoux d'élite supposés dater du début de la période médiévale, retrouvés en 1937-1938 dans un site funéraire à Matzhausen (nord-est de la Bavière), a été étudié afin de déterminer leur cohérence technologique ainsi que leur authenticité. La découverte de ces bijoux a été exploitée par les nationalistes allemands pour affirmer que la culture matérielle observée en Bohême et en Moravie au IXe siècle avait des racines germaniques. Les circonstances de leur découverte sont floues. Des recherches dans les archives ont démontré l'implication de l'organisation SS Ahnenerbe dans la découverte des bijoux. Ces bijoux sont-ils authentiques ou s'agit-il de faux fabriqués ou modifiés par un artisan moderne pour servir le nationalisme expansionniste allemand ? Trois bijoux retrouvés dans la tombe - un gombik (pendentif sphérique creux), une boucle d'oreille avec chaînette et une figurine zoomorphe - ont été examinés au moyen de la microscopie électronique à balayage (MEB) couplée à la spectroscopie de rayons X à dispersion d'énergie (EDX), à la radiographie X et à la stéréomicroscopie. L'étude a révélé un ensemble d'objets très hétérogènes en termes de technologie et d'état de conservation. Elle a également permis de découvrir des réparations et des interventions invasives antérieures impliquant du métal moderne et de la soudure. La comparaison avec des bijoux de même type provenant de Bohême et de Moravie met en évidence d'importantes différences de construction et de technologie, ce qui confirme le caractère unique de cet ensemble d'objets et jette un doute sur leur authenticité.