360° cinéma montage versus immersive notion : Sam Esmail and the sensory experimentation in Mr. Robot series
Le montage du cinéma 360° versus la notion d’immersion : Sam Esmail et l’expérimentation sensorielle de la série Mr. Robot
Résumé
Montage will allow Cinema to find it’s identity, progressively moving away from arts from which it took root, such as oral tradition, literature or theater. It’s practice will change in time, often linked to technological innovation like television broadcasting or camera enhancement and miniaturization. Understanding this evolution in montage when we are interested in 360° cinema innovation, makes us wonder about the meaning of the concept itself and how it seems to disappear, among the written theory and experimentation on the subject. We must acknowledge that montage as used in a standard frame Cinema it’s not viable in a highly immersive sensory environment. There are numerous reasons to explain this issue, going from troubles linked to internal hearing creating motion sickness to how difficult it becomes to attract public attention towards the zone in the film where action takes place and give sense to narrative.
In this text we will mostly focus on Sam Esmail’s work on Mr. Robot series and how he not only proposes an immersive 360° cinematic experience of the series, but he also uses 360° devices to achieve what seams to be technically impossible shots or at least very difficult to achieve in a conventional shooting way. Sam Esmail’s experimentation it’s just an example among others that makes us consider an important renewal in montage domain and storytelling.
Les origines du montage dans le cinéma, ne permettaient pas d’envisager à quel point son savoir-faire aller révolutionner la manière de raconter des histoires avec des sons et des images en mouvement. Bien que la théorie dans ce domaine semble consensuelle sur divers aspects, établir le premier montage attesté comme volontaire et cherchant à raconter une histoire, devient une tâche difficile, car la pratique ne pouvait être considérée comme telle. Son existence et ce que définira son domaine ultérieurement étaient tout simplement invisibles, impossible d’être appréciés comme concepts sans le recul du temps et la diversité des productions. Les premiers films narratifs par l’association de plans différents, sont le produit de contraintes et de failles techniques des premiers appareils. Des prototypes artisanaux bloqués pendant la prise de vue qui forçaient ses opérateurs à déplacer le cadre, en créant ainsi un bout à bout chronologique, enrichi par des tableaux différents. Au-delà d’une technique narrative, le montage permettra aussi de découvrir le trucage par l’arrêt sur image et progressivement deviendra la structure même de la narration audiovisuelle avec le développement du concept de raccord. Le montage va permettre au cinéma de trouver son identité, s’éloignant progressivement des arts dont il puise ses bases, tels que le conte, la littérature ou le théâtre. Son exercice changera dans le temps, souvent lié aux avancées technologiques, comme l’apparition de la télévision ou la miniaturisation et performance des caméras. Pour mieux illustrer ces propos, intéressons-nous à la manière de raconter l’action dans le temps. La célèbre course poursuite dans «Bullitt» se distance inexorablement d’un plus récent «John Wick»,qui par ailleurs est un hommage avoué aux films de Buster Keaton, génie cascadeur qui racontait lui aussi l’action avec l’expression audiovisuelle propre à son temps. Comprendre ces évolutions quand on s’intéresse à l’innovation du cinéma 360° nous renvoie au concept même d’un montage qui donne l’impression de disparaître, tout comme la théorie qu’on ait pu écrire et expérimenter à son sujet. Il faut se rendre à l’évidence, le montage tel qu’il est employé dans le cinéma à cadre, n’est plus viable dans un environnement sensoriel hautement immersif. Nombreuses sont les raisons de cette problématique, en allant des troubles liés à l’oreille interne avec le « motion sickness » jusqu’à la difficulté d’attirer l’attention du public vers l’endroit où se déroule l’action et se construit la narration. Dans cette communication on s’intéressera principalement au travail de Sam Esmail dans la série Mr. Robot. Le réalisateur non seulement nous propose une expérience audiovisuelle à 360° de l’univers sur la chaîne Youtube 360°, mais il utilise aussi le dispositif de prise de vue pour créer des plans impossibles (voire techniquement très difficiles) à réaliser de manière conventionnelle. L’expérimentation de Sam Esmail n’est qu’un exemple parmi nombreux autres, qui laisse envisager un renouveau important dans le domaine du montage et la manière de raconter des histoires.