Entre Méditerranée et Cévennes, au sein du territoire arécomique, le Vidourle est un fleuve côtier qui traverse les différentes unités du géosystème régional : bassins sub-cévenols, collines calcaires, garrigue, plaine, lagune littorale. Fort de nombreux programmes pluridisciplinaires, à l’image des recherches menées à Ambrussum par Jean-Luc Fiches, la vallée du Vidourle fut le cœur d’une thèse consacrée aux dynamiques spatio-temporelles du peuplement du début de l’âge du Fer à l’an Mil. L’analyse de l’occupation du sol sur un temps long met en avant un modèle de peuplement à l’échelle du Languedoc oriental, dans lequel le rôle du fleuve est indéniable, notamment comme axe de circulation. Voie de passage stratégique, le Vidourle et ses affluents animent et guident les choix d’implantation des populations et constituent également une voie commerciale entre terre et mer. Les différentes opérations de fouilles programmées au sein de plusieurs agglomérations qui bordent le cours d’eau, et notamment celles d’Ambrussum, Villevieille et Mus, offrent l’occasion d’analyser ces flux économiques à travers le spectre numismatique entre le Ier siècle av. et le IIe siècle apr. J.-C., période hégémonique des agglomérations de la cité de Nîmes. À l’issue de cette étude, le croisement des données monétaires avec celles du mobilier céramique et des dynamiques de peuplement fournira un regard complet et novateur sur les échanges commerciaux entre l’arrière-pays et le littoral, ainsi que sur l’organisation sociale, politique et économique du territoire abordé.