La parentalité représente un moment « charnière » dans le cycle de vie, propice à l’expression de nouvelles responsabilités. L’enfant est au cœur des préoccupations et les parents doivent fournir des preuves de leurs compétences à travers la gestion du corps et la santé de leur enfant, d’autant plus lors de l’arrivée du premier. En se focalisant sur les pratiques enfantines, les recherches s’intéressent peu à ce qui se passe du côté des parents. L’objectif de l’étude est d’analyser les modifications des pratiques quotidiennes simultanées des enfants avec celles des parents. L’analyse sociologique portera sur 46 entretiens individuels et en couple, et des observations du quotidien issus de 16 familles hétéro/homo/monoparentales avec un premier enfant âgé de moins de 18 mois dans trois villes françaises. Face à l’injonction d’être des parents parfaits et à la compression des temps sociaux, les résultats souligneront comment les parents réorganisent les pratiques alimentaires familiales essentiellement par et pour celles de leurs enfants. Une « socialisation par frottements » qui se construit par des expérimentations quotidiennes et des négociations entre conjoint(e)s, et qui oscille entre normes et contraintes. L’analyse articulera également la question alimentaire à l’activité physique et au sommeil, deux autres déterminants de la santé, en évolution constante avec le rythme de l’enfant. Ce travail permettra ainsi de souligner les inégalités sociales de santé entre enfants à travers la question du bien-être, des relations et de l’éducation par les activités parentales, familiales, sociales.