Instituée comme une norme nationale, dont le « Repas » est aujourd’hui consacré par une inscription au patrimoine mondial de l’Humanité, la gastronomie française, est perçue comme un fondement commun, un marqueur collectif fédérant une identité commune. Ce « bien manger » à la française semble être un code national qui qualifie, unit et identifie. Analysant les vacances comme une quête de sens et d’identité, il nous paraît opportun de poser l’alimentation comme composante de la quête touristique. Cette communication a pour objectif d’analyser, d’un point de vue socio-anthropologique les connections et les interactions possibles entre alimentation et tourisme, questionnant alors la pertinence et l’institutionnalisation d’un nouveau champ de recherche repérable autour des expressions de tourisme alimentaire, tourisme gastronomique, nourritures de vacances et de voyage ou alimentation touristique. Il s’agira notamment d’étudier le sens donné à l’expérience alimentaire en vacances mais aussi le rôle joué par le tourisme dans la valorisation des cultures alimentaires locales. Plusieurs questions sous-tendent la réflexion proposée : en quoi la « bulle environnementale » du touriste décrite notamment par Cohen et Avieli (Cohen et Al, 2004) détermine et différencie le rapport au local et à l’alimentation locale. Comment le rapport du touriste au changement, ses perceptions et ses attentes en matière d’alimentation (représentations de la tradition, de l’authenticité, normes d’hygiène, manières de tables, communication) constituent un levier ou un frein aux transformations et à l’innovation alimentaires. Enfin, dans quelle mesure les formes et les niveaux d’interaction entre les touristes et les acteurs de l’offre alimentaire locale  influent-ils sur les stratégies de valorisation des patrimoines alimentaires ? Cette réflexion s’appuie d’une part sur un programme de recherche mené en Midi Pyrénées sur le rôle du « touriste-mangeur » (Bessière, 2001) dans la recomposition des patrimoines alimentaires locaux et d’autre part sur les travaux d’une recherche de doctorat sur les changements de représentations du foie gras du point de vue des touristes visitant la Dordogne (région Aquitaine)